Legenda de Jèsus Crist : Différence entre versions
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− | '''Chants populaires de la Provence''' Par '''Damase Arbaud''' | + | '''Chants populaires de la Provence''' Par '''Damase Arbaud''' Tomme Premier, Makaire, Aix, 1862, page 59. Sur ([http://books.google.fr/books?id=-cA5AAAAcAAJ&printsec=frontcover&dq=Chants+populaires+de+la+Provence&client=firefox-a&cd=1#v=onepage&q=&f=false Google book]) |
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Version du 21 janvier 2010 à 22:47
Jesus-Christ s'abilha en paure
L'aumòina vai demandar :
– Mossur que siatz en fenèstra,
Fasètz me la caritat ;
– Ah ! Vai-t-en, coquin de paure,
Ieu te vole pas donar
— Donetz m'aumens les briguètas
Que vos tomban dau repas,
— Les briguetas que me tomban
Son per mes chins e mes cats ;
Mes chins m'adusson des lèbres,
Tu saves pas raportar.
— Ai ! dama, bona dama
Fasètz me la caritat;
— Ai ! paure, mon bon paure,
Ieu vos pode pas donar,
Mon marit es en colèra
Porrié benlèu me picar;
— Donètz m'aumens les briguetas
Que vos tomban dau repas,
— Ai ! paure, mon bon paure,
D'escondon vos fau montar.
Dins lo temps que n'en montava
An vist granda clartat; (1)
— Ai ! paure, mon bon paure,
Qu'es aquela grand clartat ?
– Es, dama, bona dama
Les aumòinas qu'avetz fach; (2)
Ai ! Dama, bona dama,
Vos confessetz-ti sovent ?
– Me confess' a pendecosta,
De pendecost' a San Jan
– Ai ! Dama, bona dama,
Anetz lèu vos confessar
Serà pas lo quart d'una ora
Que vos auretz trespassat
Vòstra plaça n'es marcada
Au Paradis benurat,
Vòstra chambrièra aroganta
Dedins l'Infer brutlarà, (3)
Lou mossur qu'es aussi rude
A son costat brutlarà.
NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS
Commentaires de Damase Arbaud:
(1) « St Yves avait distribué, dans sa maison de Kermartin, une fournée entière de pain aux pauvres. Il s'en trouva un très-malpropre, dégoûtant, hideux à voir et à peine couvert de haillons. St Yves le fit asseoir à sa table et le fit manger avec lui dans son plat. Quand le pauvre eut un peu mangé il se leva de table, et étant arrivé à la porte il lui dit en breton : Adieu , que le Seigneur soit avec vous. Aussitôt le même pauvre parut d'une beauté surprenante et revêtu d'une robe si lumineuse que toute la maison en fut éclairée » (*).
- Dom Lobineau, Vie des Saints de Bretagne, pag. 249.
(2) Dans la version picarde, ce sont trois beaux anges qui les éclairent.
(3) Ce couplet fait supposer que le pauvre, avant de s'adresser au monsieur, avait déjà été repoussé par la chambrière. Cependant nous n'avons jamais rencontré de traces de cette portion de la légende. (note de wikitrad: en fait ce couplet existe, au moins pour Lo còr de la plana c'est: Digatz bòna chambrièra, Donatz-mi un pauc de pan, Va-t-en d'aquí mechant paure, Donam pas ce que manjam)
Cette légende est fort répandue en France. Nous en connaissons une version qu'on chante dans l'Orléannais ; une autre qui vient de Picardie a été publiée dans les Chansons populaires des provinces de France, pag. 5.
Le déguisement de Jésus-Christ en mendiant se rencontre souvent dans les légendes. Nous nous bornons à signaler dans les premières feuilles du livre de Jacques de Voragine les légendes de S1 Jean l'Aumônier, de S' Martin, de S'Julien IV, de S' Jodocus, etc. Voir aussi, dans notre second volume, lou Crucifix.
Ce sujet a été rajeuni par M.Roumanille, li Margarideto, IV, X.
Commentaire de Wikitrad:
La version française se nomme Jésus-Christ s'habille en pauvre.
Source
Chants populaires de la Provence Par Damase Arbaud Tomme Premier, Makaire, Aix, 1862, page 59. Sur (Google book)