Malbrough s'en va t'en guerre : Différence entre versions
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Contrairement à ce que laissent supposer les paroles de la chanson, chantée par les Français pour railler un ennemi, Churchill ne fut que blessé lors de la bataille de Malplaquet (11 septembre 1709) à laquelle il est ici fait référence. Connue à partir de 1781, ce chant était une comptine destinée au premier dauphin de Louis XVI par sa nourrice Geneviève Poitrine. Sa reprise par Marie-Antoinette au clavecin la popularisa.<br> | Contrairement à ce que laissent supposer les paroles de la chanson, chantée par les Français pour railler un ennemi, Churchill ne fut que blessé lors de la bataille de Malplaquet (11 septembre 1709) à laquelle il est ici fait référence. Connue à partir de 1781, ce chant était une comptine destinée au premier dauphin de Louis XVI par sa nourrice Geneviève Poitrine. Sa reprise par Marie-Antoinette au clavecin la popularisa.<br> | ||
L'air fut vite si populaire que Beaumarchais le fit chanter par Chérubin dans "le Mariage de Figaro", changeant les paroles et remplaçant le refrain par "Que mon cœur, que mon cœur a de peine". Il paraît que Napoléon lui même l'entonnait à chaque fois qu'il montait à cheval pour partir en campagne.<br> | L'air fut vite si populaire que Beaumarchais le fit chanter par Chérubin dans "le Mariage de Figaro", changeant les paroles et remplaçant le refrain par "Que mon cœur, que mon cœur a de peine". Il paraît que Napoléon lui même l'entonnait à chaque fois qu'il montait à cheval pour partir en campagne.<br> | ||
− | L'air de la chanson est probablement très ancien. On retrouve dans les paroles le souvenir des chansons de geste du moyen âge et les habitudes des châtelaines qui montaient à la tour pour guetter le retour de leur châtelain. On y retrouve également le thème et beaucoup de détails d'une autre chanson très ancienne : [[Le convoi du | + | L'air de la chanson est probablement très ancien. On retrouve dans les paroles le souvenir des chansons de geste du moyen âge et les habitudes des châtelaines qui montaient à la tour pour guetter le retour de leur châtelain. On y retrouve également le thème et beaucoup de détails d'une autre chanson très ancienne : [[Le convoi du duc de Guise]] improvisée par les soldats en 1563 après la mort de leur maître. |
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Version du 21 avril 2009 à 15:06
Informations diverses
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Paroles
Malbrough s'en va t'en guerre,
Mironton, mironton, mirontaine,
Malbrough s'en va t'en guerre,
Ne sait qu'en reviendra. (Ter)
Il reviendra z'à Pâques,
Ou à la trinité (Ter)
La trinité se passe,
Malbrough ne revient pas. (Ter)
Madame à sa tour monte,
Si haut qu'elle peut monter (Ter)
Ell'voit venir son page.
Tout de noir habillé. (Ter)
Beau page, ah! Mon beau page,
Quelle nouvelle apportez.(Ter)
Aux nouvell's que j'apporte,
Vos beaux yeux vont pleurer.(Ter)
Quittez vos habits roses,
Et vos satins brochés.(Ter)
Monsieur Malbrough est mort,
Est mort et enterré.(Ter)
J'lai vu porter en terre,
Par quatre z'officiers.(Ter)
L'un portait sa cuirasse,
L'autre son bouclier.(Ter)
L'un portait son grand sabre,
L'autre ne portait rien.(Ter)
A l'entour de sa tombe,
Romarins l'on planta.(Ter)
Sur la plus haute branche
Un rossignol chanta (Ter)
On vit voler son âme,
Au travers des lauriers.(Ter)
Chacun mit ventre à terre,
Et puis se releva.(Ter)
Pour chanter les victoires,
Que Malbrough remporta.(Ter)
La cérémonie faite,
Chacun s'en fut coucher.(Ter)
Les uns avec leurs femmes,
Et les autres tout seuls.(Ter)
Ce n'est pas qu'il en manque,
Car j'en connais beaucoup. (Ter)
Des blondes et des brunes,
Et des châtaign's aussi.(Ter)
J'n'en dit pas d'avantage,
Car en voilà assez.(Ter)
commentaires
Il s'agit d'une chanson française dont les paroles datent du 18e siècle. L'air est probablement plus ancien encore. Il aurait, d'après Chateaubriand, été emprunté aux Arabes durant les croisades. La mélodie a été adaptée par les Britanniques avec le refrain suivant : "For he's a jolly good fellow…".
Ce chant aurait été le premier chant européen transmis aux aborigènes d'Australie d'après le folkloriste australien John Meredith.
Son protagoniste est l'anglais John Churchill, le premier Duc de Marlborough. Il a d'ailleurs laissé son nom au Château de Malbrouck / Schloss Meinsberg, en Lorraine.
Contrairement à ce que laissent supposer les paroles de la chanson, chantée par les Français pour railler un ennemi, Churchill ne fut que blessé lors de la bataille de Malplaquet (11 septembre 1709) à laquelle il est ici fait référence. Connue à partir de 1781, ce chant était une comptine destinée au premier dauphin de Louis XVI par sa nourrice Geneviève Poitrine. Sa reprise par Marie-Antoinette au clavecin la popularisa.
L'air fut vite si populaire que Beaumarchais le fit chanter par Chérubin dans "le Mariage de Figaro", changeant les paroles et remplaçant le refrain par "Que mon cœur, que mon cœur a de peine". Il paraît que Napoléon lui même l'entonnait à chaque fois qu'il montait à cheval pour partir en campagne.
L'air de la chanson est probablement très ancien. On retrouve dans les paroles le souvenir des chansons de geste du moyen âge et les habitudes des châtelaines qui montaient à la tour pour guetter le retour de leur châtelain. On y retrouve également le thème et beaucoup de détails d'une autre chanson très ancienne : Le convoi du duc de Guise improvisée par les soldats en 1563 après la mort de leur maître.