Soulevez-vous, beau pastoureau
Informations diverses
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Paroles
LE PASTOUREAU.
Mé prénè, créji, per manan
Dé mé tèné ün tal léngatzé ?
Chey paouré,mè chey boun effan,
Nascu d'ün boun paréntadzé :
Un dé mous aïou sisqué antan
Conçul d'aquesté billatzé
L'ANGE.
Ah! laissez votre parenté !
Adortez dans ce mystère
Un Dieu suprême en majesté,
Qui, tout égal a son Père
Revêtu de votre humanité,
Est né d'une Vierge-Mère.
LE PASTOUREAU.
Mé prénè toutzour per manan :
Diga-mé cu chè, beou Siro ,
Espagnoulet on Aléman ?
Vostre zargol me faï riré :
Parla m'Azané ou Franchiman
Chaouraï cho qué boulè diré
L'ANGE.
Je suis l'Ange du Tout-Puissant
Qui vient du Ciel Empyrée
Pour vous porter expressément
La nouvelle désirée
Du Messie né nouvellement
Dans cette vaste contrée.
LE PASTOUREAU.
Aro, énténdi bostré perpaou :
Nou coumprénioï pa l'afaïré,
Qu'un Diou ché shiesque fai mourtaou
Nascu d'uno Biertzo-Maïré :
Per carita, esplica m'ün paou
Coumo quo sh'es pouseu faïré.
L'ANGE.
L'opération du Saint-Esprit
A forme ce grand voyrage :
Du plus pur sang il l'a produit
D'une Vierge la plus sage,
Ainsi qu'Isaïe l'avait prédit :
Venez tous lui rendre hommage.
LE PASTOUREAU.
Adaro y boou, per quos énchi
En tzougan dé mo mujèto
Préni ma camijo de bri
E moun hobi dé chartzèto,
Un baril dé ley, l'aoutré dé bi,
E lébaren la paillèto.
L'ANGE.
A Bethléem près de ces lieux,
Est né le Seigneur des Anges :
Vous le trouverez au milieu
D'une crèche, dans des langes :
La charité de cet Homme-Dieu
Mérite tous vos louanges.
LE PASTOUREAU.
Anén doun,mé cal déhpatsa
Tan qué lo lun' ey lébado :
Taleou qué chiraï arriba,
Chiro parla dé l'aoubado :
Lou pitiou chè podi déraouba
Gagnoraï bien mo tzournado
L'ANGE.
Ah ! vous êtes trop ambitieux !
Vous parlez en téméraire ;
Seriez-vous donc si peu gracieux
Que de l'ôter a sa mère ?
Voler un trésor si précieux,
Comment le pourriez-vous faire ?
LE PASTOUREAU.
Me boutaraï din-j-ün cantou :
N'aouraï qualquo castagnèto,
Né préjentoraï al pitiou,
M'aloungoro cho manéto
E you lou préndraï bé chan feychou :
Lou métraï dïn ma tzaquéto.
L'ANGE.
Puissiez-vous avoir, Berger,
Ce que votre cœur désire :
Allez, courez d'un pas léger :
C'est pour vous qu'un Dieu respire
Allez, ne craignez aucun danger :
Serviteur ! je me retire.
LE PASTOUREAU.
Déhpatsa - vou , tzouvanchel ,
N'abè gran cami-z-a faïré
Ah ! ché boulè y'esta pu leou
Préné l'ajé dé moun payré :
Bou counduiro dré coumo meou
E déhpatsaro l'afaïré.
Sources
Les vielles chansons patoises du Périgord de Emmanuel Casseet Eugène Chaminade, page 84-86, 1902, Editeur: Cassard jeune, disponible en ligne a sur Archive.org.