Ich was ein chint
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Sommaire
Paroles
Ich was ein chint so wolgetan,
virgo dum florebam
do brist mich div werlt al,
omnibus placebam.
Hoy et oe
maledicantur thylie
iuxta viam posite.
Da wolde ih an die wisen gan,
flores adunare,
do wolde mich ein ungetan
ibi deflorare.
Er nam mich bi der wizen hant,
sed non indecenter,
er wist mich div wise lanch
valde fraudulenter.
Er grait mir an daz wize gewant
valde indecenter
er fûrte mih bi der hant
multum violenter.
Er sprach: „vrowe ge wir baz!
nemus est remotum"
dirre wech der habe haz!
planxi et hoc totum.
Iz stat ein linde wolgetan
non procul a via
da hab ich mine herphe lan,
timpanum cum Iyra.
Do er zu der linden chom,
dixit: sedeamus,"
- div minne twanch sêre den man -
ludum faciamus!"
Er graif mir an den wizen lip,
non absque timore
er sprah:ich mache dich ein wip,
dulcis es cum ore!"
Er warf mir uof daz hemdelin
corpore detecta
er rante mir in daz purgelin
cuspide erecta.
Er nam den chocher unde den bogen
bene venabatur
der selbe hete mich betrogen
ludus compleatur.
Source
Texte : "Ich was ein chint" (Codex Buranus n° 185) [Munich, Bayern Staatsbibliothek Ms. Clm 4660] (sans musique)
Musique : empruntée au conduit "Ecce Tempus Gaudii" [Florence, Bibliothèque Medicea-Laurenziana Ms. Pluteus 29,1]
Commentaires
Cette chanson fait partie du Carmina Burana, recueil de chants profanes du Moyen-Age. Les paroles sont en latin et en vieil allemand.
La source originale ne comportant pas de musique, le compositeur René Clemencic a adapté en 1978 sur les paroles la musique d'un rondeau en latin de la même époque avec une métrique similaire : "Ecce Tempus Gaudii", qui était peut-être l'air sur lequel la chanson était originellement chantée.
Traduction
J'étais une fille si belle,
Quand, vierge, je florissais
Que tout le monde me louait ,
A chacun je plaisais.
Hoy et oe !
Maudits sont les tilleuls
Sur la route plantés.
Je voulais aller aux champs,
Pour faire un bouquet,
Mais un garnement
Voulut m'y déflorer.
Il m'a prise par ma blanche main,
Mais pas indécemment,
et menée le long du chemin
Bien traîtreusement.
Il a touché ma blanche robe
Très Indécemment
Et il m'a traînée par la main
Très violemment.
Il dit: „Femme, avançons!
Le bois est éloigné"
Maudit soit le chemin!
J'ai pleuré sur tout cela.
Là se trouvait un beau tilleul
Non loin de la route
C'est la que j'ai laissé ma harpe,
Mon tambourin et ma lyre.
Quand il eut atteint le tilleul,
Il dit : "asseyons-nous","
- L'amour excitait le garçons -
Jouons à un jeu!"
Il me prit par mon corps tout blanc,
non sans trembler
il dit:je vais te rendre femme,
tu es douce à goûter!"
Il écarta ma chemise,
Mon corps découvert,
Il pénétra dans mon fortin
la lance dressée.
Il reprit son arc et son carquois
Il avait bien chassé
Peut-être m'a t-il trompée
Le jeu est terminé.