Le jardin des amours
La belle s’en va au jardin des amours,
C’est pour y passer la semaine.
Son père qui la cherche partout,
Et son amant qu’en est en peine.
Y’a un berger, là-bas dans la prairie,
Si il l’a vue qu’il nous renseigne.
Berger, berger, mon doux berger,
L’avez-vous pas vue la beauté même.
De quelles couleurs, était-elle habillée ?
Est elle en soie ou bien en laine ?
Elle a un jupon blanc satiné,
Une jolie robe couleur de rose.
Elle est là-bas au jardin des amours,
Assise su’ l’bord d’une fontaine.
Elle tient un p’tit oiseau dans sa main,
À qui la belle raconte toute sa peine.
Mon p’tit oiseau, tu es donc bien heureux,
D’être entre les mains d’ma maîtresse.
Moi je suis bien son amoureux,
Et je ne peux pas m’approcher d’elle.
Faut-il être aussi près du ruisseau,
Pour endurer la soif que j’endure.
Buvez, buvez, cher amant, buvez,
C’en est pour vous qu’le ruisseau coule.
Faut-il être aussi près du rosier,
Sans pouvoir même cueillir une rose.
Cueillez, cueillez, cher amant, cueillez,
C’en est pour vous qu’la rose est belle.